Avez-vous déjà entendu parler de l'axolotl ? Mesurant entre 20 cm et 30 cm, cette salamandre aquatique est munie de grandes branchies externes, de quatre pattes et d’une longue queue plate. Mais savez-vous de quoi est-elle capable ?
Ambystoma mexicanum gold
Un nom atypique
Originaire du Mexique, cet animal tient son nom du Nahuatl, langue vernaculaire autrefois parlée par les Aztèques. De couleur sombre à l’état sauvage et de colorations sélectionnées en captivité, il est fréquent de trouver les Ambystoma mexicanum dans plusieurs couleurs telles que gold, leucistique, ou encore copper.
Pouvoir régénérer ses cellules à une vitesse qui dépasse nos espérances
L'Ambystoma mexicanum est un animal qui dispose de nombreuses aptitudes biologiques étonnantes. En effet, la néoténie est la capacité de pouvoir vivre toute sa vie au stade larvaire, et l’axolotl pourrait bien être le secret de la jeunesse éternelle. Cet amphibien est en effet capable de s’auto-régénérer un membre amputé comme une patte, sa queue ou encore un œil, en seulement 1 mois (pour un jeune axolotl), et entre deux à trois mois pour un adulte. C'est donc au cours de ce que l’on appelle le processus de régénération que le blastème, une petite grosseur observable à l’extrémité d’un membre amputé, que l’ensemble des tissus comme les os, les muscles, les nerfs et les vaisseaux sanguins sont reconstitués par épimorphose, c'est-à-dire par prolifération cellulaire. Régénérer à l'identique un membre et même une partie de son cerveau est alors un jeu d’enfant pour notre salamandre.
Un défi à relever pour les scientifiques
Reconstituer l’ADN complet de cette salamandre néoténique est au cœur des ambitions des scientifiques qui cherchent à découvrir quel(s) gêne(s) se cache derrière le pouvoir de régénération des axolotls. Avec ses 32 milliards de paires de nucléotides, l’axolotl dispose d’un génome dix fois plus grand que le nôtre ce qui fait de lui le plus grand jamais séquencé. Après être parvenue à séquencer ce génome pour la première fois en 2018, l’équipe de chercheurs américains a découvert qu’il n’y avait pas de gènes spéciaux pour la régénération.
La liaison génétique
Afin de comprendre comment tous les gènes interagissent entre eux, les scientifiques ont utilisé la technique de la liaison génétique. Ce principe scientifique repose sur le fait que des gênes qui sont physiquement proches sont généralement transmis ensemble aux prochaines générations. Afin de comprendre comment les gènes sont transmis aux descendants, les scientifiques ont créé un croisement entre l’axolotl et la salamandre tigrée, et après avoir suivi deux de ces générations, l’équipe est parvenue à reconstituer 14 chromosomes de l’Ambystoma mexicanum.
Une espèce en voie de disparition
Très présente en captivité, cette espèce de salamandre est relictuelle à l’état sauvage. Les lacs de la région de Mexico qui constituaient son habitat ont été pour la plupart asséchés. Pour le protéger il est primordial de diminuer les activités humaines, qui sont la principale cause de la destruction de son habitat naturel. Ambystoma mexicanum forme naturelle
Sources :
- Maxime Terracol,"Axolotl : et si l'avenir de l'Homme dépendait de cet animal capable de s'auto-régénérer ?",GEO, le 19 juillet 2022
- Marie-Claude Ouellet, "L'axolotl, cet animal fascinant qui peut régénérer", Agence Science.Presse, le 18 novembre 2008
- Renaud Manuguerra-Gagné, "Les secrets de la régénération de ce dragon d'eau se trouve dans son ADN", le 1er février 2019